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Palermo-Montecarlo : « On a tout donné »
Battus sur le fil dans le match dans le match avec d’autres Class40, Kito de Pavant et Gwen Gbick n’ont pas ménagé leurs efforts entre Palerme et Monaco. En trois jours et quatre heures sur près de 480 milles, le sommeil s’est fait rare, les manœuvres et les changements de voile innombrables. Mais en se surpassant et en faisant face aux difficultés, le duo d’HBF - Reforest’Action a préparé avec abnégation et détermination leur rendez-vous de l’année : la Transat Jacques Vabre.
La mer Méditerranée n’est jamais vraiment celle que l’on croit. Ses caprices peuvent facilement jouer avec les nerfs, pousser les organismes dans leurs retranchements. Et si la vie sur la côte y est propice au farniente, le parcours en mer l’est beaucoup moins. Pendant plus de trois jours, le duo formé par Kito de Pavant et Gwen Gbick a bataillé dur de Palerme à Monte-Carlo. Au programme : 480 milles étaient à parcourir en passant à proximité de Porto Cervo (Sardaigne) avant de contourner la Corse. « On a eu des conditions plutôt douces, presque trop chaudes mais qui nous ont obligé à faire beaucoup de manœuvres, beaucoup de changements de voiles et à très peu dormir », confie Kito de Pavant, éreinté par ces trois jours de combat iodé.
Et tout était à refaire…
Dès le départ depuis la Sicile, il a fallu s’employer, veiller à la proximité entre les concurrents malgré le vent peu soutenu. « À la bouée de dégagement, on a eu une petite collision, heureusement sans gravité », raconte Kito. Ensuite, le duo a engrangé les milles et profité de la torpeur d’une première nuit « magique ». Jusqu’à Porto Cervo, au nord de la Sardaigne, HBF - Reforest’Action a tenu la dragée haute aux trois autres Class40 engagés.
Les deux hommes ont ensuite décidé de contourner la Corse par l’Est. « L’option était assez franche avec des conditions de reaching qui favorisaient notre bateau », poursuit le skipper occitan. Sauf que le lendemain, tout a changé : des zones de pétole les ont ralentis et les partisans de l’Ouest ont fatalement gagné du terrain. Tout était donc à refaire mais il en fallait plus pour décourager Kito et Gwen.
« C’est forcément rageant » (Kito)
Alors, ils se sont activés de plus belle. Après avoir dépassé le Cap Corse, vers 4 heures du matin mardi, les deux marins ont augmenté le tempo et profité des 100 milles jusqu’à Monaco pour revenir dans le match et prendre la tête du groupe des Class40. Arrivés dans la baie de la Principauté, nouveau coup d’arrêt : de la pétole, encore et un ciel qui s’est assombri, les nuages saturant le ciel dans les reliefs alentours. « Le vent a basculé et ça a favorisé nos adversaires », souffle Kito. À proximité de la ligne, HBF - Reforest’Action est dépassé par un autre Class40 et termine en 18e position (en attente du classement en temps compensés) . « C’est forcément rageant. La course a été difficile à gérer, on a tout donné et à la fin, on n’a pas été récompensés par nos efforts. »
« Nous avons amélioré notre connaissance du bateau » (Gwen)
Au-delà du résultat, l’expérience engrangée et la complicité à bord, plus forte que jamais, prête à l’optimisme. « Cette course va nous permettre de tirer de nombreux enseignements, souligne ainsi Gwen Gbick. En étant confronté à un environnement de course, avec l’adrénaline que cela suscite, nous avons amélioré notre connaissance du bateau, nos automatismes et on a affiné des détails qui seront précieux pour la suite. » « Nous avons opté pour des configurations très sportives sur le Class40, poursuit Kito de Pavant. C’est très physique mais cela nous permet de beaucoup le solliciter et ça fonctionne à merveille ».
Il a fallu souffler, s’offrir un repas puis une nuit bien méritée pour mesurer le chemin parcouru. Depuis la mise à l’eau en avril, le duo n’a en effet pas chômé avec quatre courses en l’espace de deux mois et de nombreuses navigations. « Il n’y a pas de secret pour progresser, il faut enchaîner les sorties en mer et les milles et se confronter à un maximum de situations », assure Gwen Gbick.
Désormais, leurs regards se focalisent sur la Transat Jacques Vabre dont le départ a lieu le 7 novembre prochain. Avant le convoyage début octobre de Port Camargue, une mise en chantier est prévue pour « revoir pas mal de bricoles » - dixit Kito - avant des sorties partenaires lors de la première quinzaine de septembre. L’essentiel est ailleurs : leur été studieux aura été la meilleure des préparations avant de se confronter à l’une des plus prestigieuses transatlantiques du calendrier.