Made in Midi
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Gwen : une 1ère étape à rebondissements !
Publiée le : 24 septembre 2015
La vie est un long fleuve tranquille parait-il… He bien pas toujours !
En tous cas c’est un peu comme cela que j’ai vécu cette 1ère étape de la Generali Solo.
Au départ de Sète, tous les ingrédients étaient réunis pour une très belle course : un superbe parcours (Sète-Nice en passant par le rocher de La Giraglia au Cap Corse), un joli plateau, du vent plutôt fort, des vagues, puis des transitions sans vent et certainement une flopée d’animaux marins.
Et c’est bien ce qui s’est passé… à quelques nuances près.
Une entrée tonique et quelques surprises durant les premières 24H !
Tout commença dimanche par un départ de Sète un peu poussif, voir complétement raté même. Le vent était modéré et le soleil au rendez-vous. J’avais pour objectif de me positionner assez vite dans l’Est pour attraper le Mistral au large de la Camargue. Une jolie brise me permit de recoller au paquet de tête assez vite, puis ce fut l’épisode « Marcassin » à la tombée de la nuit ! Comprenez par-là que la séquence « poignée dans le coin » chère à Xavier Macaire allait commencer (*). Le vent est donc monté graduellement comme prévu durant la nuit atteignant 43 kn à mon anémomètre avec les vagues qui vont avec. Bref, avec un vent de ¾ arrière les sensations étaient incroyables. Le bateau sous petit spinaker sautait de vague en vague. C’était magique, j’avais l’impression de conduire une voiture de rallye, ce qui est assez rare pour le souligner. Tout se passait plutôt bien jusqu’à ce que je sente le bateau de plus en plus lourd. Après une rapide inspection à l’intérieur, je compris que j’allais devoir mettre la course en Stand-by quelques minutes. Le bateau était plein d’eau. J’ai donc affalé le spi et fais route sous Foc. L’objectif était d’abord de vider une partie de la Méditerranée qui s’était invitée à la fête sans y être conviée. L’origine de tout ce bazard était un disfonctionnement de mes ballasts (fuite d’une vanne + joint de la pompe percée).
Puis un 2e élément majeur c’est produit en seconde partie de nuit. Le vent avait bien molli (18 à 25 kn). J’empannais régulièrement pour exploiter des bascules de vent. Au cours de l’une de ces manœuvres j’étais sur le pont, m’apprêtant à de changer le tangon de côté lorsque j’ai senti que le pilote automatique allait perdre le contrôle. Tout s’est ensuite déroulé très vite : je me suis précipité dans le cockpit pour récupérer le coup. Un peu trop vite surement, car les coups, c’est surtout moi qui les ai pris en m’étalant devant le poste barre. Bonjour la photo du Gwen les 4 fers en l’air barrant comme je pouvais pour remettre le bateau dans ses lignes. J’ai tout de suite senti une douleur vive au tibia. Le temps de remettre le pilote automatique en route et je m’évanouissais. Cela n’a pas duré bien longtemps (1 à 2’ je pense) puisqu’à qu’à mon réveil, Made In Midi filait toujours bon train, toutes voiles gonflées et tangon sous le vent. Je vis alors le bateau d’Alan Robert, que je savais pas très loin, croiser devant moi. J’étais quitte pour quelques bosses et un bon coup de speed. Grand merci à Françoise qui m’a préparé méticuleusement cette précieuse trousse à pharmacie.
Sans vous faire un récit détaillé du reste de la course, je me suis ensuite appliqué à naviguer du mieux possible pour revenir sur la tête de course. L’alchimie consistant à trouver la route la plus rapide & les meilleurs moments pour être aux manettes de la vitesse du bateau, bien m’alimenter, dormir quelques minutes et réparer les dégâts de la nuit.
Au final, quelques bons coups stratégiques sous l’œil de jolis spécimens de cétacés me permettent de doubler 5 ou 6 bateaux. 13e à l’arrivée, je limite les frais sur une étape qui n’avait pourtant pas débutée au mieux. Quelle belle école de vie que ces courses en Solitaire !
A très vite pour la suite des régates en rade de Nice !
Gwen
(*) Surnom donné à Xavier lors de la « Solitaire » 2013 après une anthologique dernière étape où il avait été le grand animateur
