Made in Midi
Les actus de Made in Midi
3 jours après
Après plus de trois jours de course, Kito de Pavant est actuellement 13e sur Bastide Otio qui avance à 8 nœuds au classement de 18h. La flotte s’étale sur 350 milles d’Est en Ouest au large du Maroc et à 100 milles au Nord de Madère. Kito, à l’est de la flotte, est à 57,5 milles du leader, Armel Le Cléac’h. Joint à la vacation cet après-midi, il revient sur les premiers jours de course, sur la météo et la stratégie à venir, mais aussi sur l'élection américaine...
Trois jours de course, beaucoup de manœuvres, peu de sommeil
" Ça fait trois jours que nous sommes partis, je n’ai pas beaucoup dormi, j’ai une petite grippe et des courbatures. On a eu du vent très instable depuis le départ des Sables d’Olonne et ça continue. Il y a beaucoup de rafales, ça change en force et en direction et il faut en permanence jouer avec les réglages pour éviter les sorties de piste. C’est ce qui vient d’arriver, Bastide Otio s’est couché sur l’eau et j’ai du vous laisser pour aller dehors choquer les écoutes.
Il est clair que signer des autographes pendant trois semaines ce n’est pas le même sport que tourner des manivelles et bousculer des voiles qui font 100 kg. "
Le point sur la course : moins de décalage que prévu avec les foilers
" On bute un peu sur une dorsale anticyclonique qui est juste devant. Je pense que les premiers ont été ralentis ce matin. J’ai 15 nœuds de vent. Je marche à 15-16 nœuds sur la route directe. J’ai préféré passer un peu plus par l’extérieur et apparemment j’ai un peu plus de vent que les copains.
On a encore une journée comme ça en tribord amure, et je pense que je vais empanner demain soir pour essayer de passer à l’extérieur de Madère.
La flotte est relativement groupée, il y a moins de décalage que ce que je craignais, notamment avec les foilers qui n’ont pas réussi à creuser l’écart dans le golfe de Gascogne. Même derrière, les gars ne sont pas trop loin. On a de bonnes conditions pour descendre et ça c’est plutôt cool. "
Direction le Sud et pour le moment, ça se réchauffe
" Il fait nettement plus chaud qu’au départ et ce n’est pas pour me déplaire. Il fait une vingtaine de degrés. L’eau est à 20 degrés. Ça commence à être agréable. Ça va se réchauffer assez vite. "
Stratégie
" Concernant Madère, je n’ai pas encore fait mon choix. A priori je devrais plutôt passer à l’ouest de l’île mais ça va dépendre de la dorsale devant. J’attends les derniers fichiers météo de ce soir et demain matin pour prendre la décision. Soit je passe au vent de l’île, soit je passe très sous le vent pour éviter le dévent. Si je passe à l’ouest je peux passer à l’ouest de toutes les îles, ce qui est un avantage et c’est cette option qui a ma préférence mais la décision n’est pas encore prise. Les conditions météo sur zone sont assez différentes de celles présentées par les prévisions donc je vais rester prudent. "
Pour aller plus loin, l’analyse météo du Vendée Globe : par ici
Energie, motivation, enthousiasme
" Il faut trouver l’énergie là où elle est donc j’essaye de manger et de dormir même si ce n’est pas si facile que ça en ce moment et depuis le départ. C’est normal d’être un peu courbaturé parce que j’ai fait pas mal d’efforts durant les 3 premiers jours, beaucoup de manœuvres, plus mon histoire de J1 qui s’est mal déroulé. Ça m’a demandé énormément d’énergie pour le régler. Il y en aura d’autres des galères et là on a quand même des conditions plutôt faciles pour descendre. On est tous logés à la même enseigne et je suis hyper motivé. Je sais tout l’enthousiasme qu’il y a derrière le projet et finalement ça m’aide beaucoup pour tenir le coup et faire en sorte que ça se passe bien.
Il faut que je sois très vigilant parce que la moindre petite erreur coute cher. J’en ai fait une le premier jour et je vois les conséquences que ça peut avoir. Tout le monde aura des galères. C’est avec la fatigue qu’on fait des petites bêtises. Et les bêtises sur ce genre de bateau tu les paies cash ! J’essaie de bien naviguer, de ne pas m’affoler, on est dans le match avec Bastide Otio et la route est super longue. J’aime ma position, au milieu de la flotte, c’est parfait comme ça. "
Le point actu
" Si effectivement c’est Trump qui devient Président de la première puissance mondiale, c’est quand même gravissime, d’abord il faut s’en alarmer et puis je crois que malheureusement il faut penser à ce qui va se passer chez nous l’année prochaine. En fait, tout est possible et clairement ce n’est pas une bonne nouvelle parce qu’on ne sait pas où on va. La planète va mal et ce n’est pas avec Trump que ça va s’améliorer. Au niveau de la tolérance je pense qu’il y a du boulot ! "