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Transat Jacques Vabre : 12e participation, 22 ans d’histoires communes
Le skipper méditerranéen s’apprête à disputer la fameuse transatlantique pour la 12e fois dans sa carrière de marin. Avec Bertrand Guillonneau (Movember), il tentera comme à son habitude de tout donner et espère pouvoir s’immiscer dans la première partie de tableau parmi les Class40. Confidences d’un passionné du large, jamais rassasié et si heureux de goûter à nouveau l’atmosphère d’un grand départ.
Il s’agit d’un privilège que l’on réserve aux doyens et à ceux qui ont le plus d’expérience. Kito de Pavant découvre ce statut particulier depuis qu’il est arrivé au Havre : médias, skippers, curieux, ils sont nombreux à lui demander son avis. Le Méditerranéen est un puits de science en matière de course au large et il est de ceux qui connaissent le mieux la Transat Jacques Vabre. Il compte 11 participations, la première remontant en 2001. Kito préfère s’en amuser avec l’humilité qui le caractérise : « sur cette course, j’ai presque l’impression de faire partie des meubles ».
« Forcément, on a envie que ça parte ! »
Le skipper reconnaît « que tout a profondément évolué ». Les bateaux, une trentaine il y a 20 ans, sont désormais près de 100 autour du bassin Paul Vatine. Les habitudes au bord des pontons ont changé aussi – « il y avait très peu de téléphone portable en 2001 » - et la ville s’est également transformée. « Les docks qui entourent le bassin ont été réhabilités et l’endroit est devenu un espace de vie à part entière avec ses commerces, ses écoles, ses logements ».
Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la détermination de Kito, son envie de bien faire et une forme d’impatience aussi à être au départ. « Forcément, on a envie que ça parte ! Ça fait plusieurs mois qu’on s’y prépare. Même si la météo peut être délicate au départ et qu’il y aura forcément de l’appréhension, il y a la volonté d’en découdre ».
« Faire ensemble une jolie route sur l’Atlantique »
Pour cette transatlantique, Kito forme ce qu’il appelle un « binôme un peu atypique ». Le marin a en effet rejoint Bertrand Guillonneau, chirurgien de 64 ans et amateur confirmé en course au large, qui s’est fait construire un nouveau Class40, un Pogo S4. « À nous deux, on n’a pas loin de 125 ans »,s’amuse Kito. Les deux hommes se sont rencontrés cet été et ont multiplié les navigations. « Nous disposons d’un très bon bateau, flambant neuf. On va essayer d’en tirer le meilleur et d’utiliser notre expérience pour faire une jolie route sur l’Atlantique ».
Ils devront parcourir 4 800 milles nautiques en contournant l’île de Sal (au Cap Vert) avant de bifurquer vers la Martinique. Kito et Bertrand font partie d’une des classes les plus concurrentielles de la course. En effet, 44 Class40 s’élanceront ce dimanche et le niveau est particulièrement relevé. « En l’espace de trois ans, une grande partie de la flotte s’est renouvelée, constate Kito. Il y a une majorité de bateaux neufs et des skippers venus d’horizons différents (Mini 6.50, Figaro, IMOCA, olympisme) qui poussent la classe vers le haut niveau ».
Selon lui, ils sont « une vingtaine à pouvoir prétendre à la victoire ». Difficile dans ce cadre de se fixer un objectif précis. « Si on parvient à terminer dans la première moitié, ce sera vraiment bien. Bien sûr, on aura toujours envie de faire mieux mais l’objectif doit être simple : réussir une belle traversée, prendre du plaisir et s’attacher à mettre un maximum de bateaux derrière nous ». Il ne manque plus qu’à s’élancer et ça se rapproche : le « top départ » des Class40 sera donné à 13h41 ce dimanche.