Made in Midi
Les actus de Made in Midi
« ça sent l’iode, c’est mieux que la poussière »
Mise à l’eau du Class40 « Made in Midi » ce mercredi 6 juin à Port-Camargue
Après un chantier hivernal long et chargé, « Made in Midi », le nouveau Class40 de Kito de Pavant, a été mis à l’eau ce mercredi 6 juin à Port-Camargue, pour entamer la préparation à la Route du Rhum 2018, en novembre prochain. Une troisième participation à cette transat en solitaire mythique pour le marin méditerranéen, 3e lors de la dernière édition, qui vise la victoire dans sa catégorie. Un Kito toujours très ambitieux côté mer, avec une première « mise en jambes », la Rolex Giraglia, du 8 au 13 juin. Un Kito également terre à terre dans sa recherche d’un partenaire majeur.
Plus terrien que marin, l’hiver dernier, Kito de Pavant. C’est qu’après avoir mis pied à terre à Salvador-de-Bahia, au Brésil, le 20 novembre 2017, avec une superbe 5e place sur la Transat Jacques-Vabre en double avec Yannick Bestaven, il ne la pratiquement plus reposé, ce pied, sur le pont d’un voilier. Enfin si : sur celui, mis au sec et en chantier tout l’hiver, de son nouveau bateau, un Class40 sur lequel le skipper méditerranéen va s’aligner au départ de la prochaine Route du Rhum, le 4 novembre prochain, à Saint-Malo. Un « joujou » revisité et optimisé qui a retouché son milieu naturel, l’eau, ce mercredi 6 juin à Port-Camargue, après six mois d’un chantier que le skipper espérait plus court... « On s’est fait piéger, sourit aujourd’hui Kito de Pavant. Avec l’équipe, on pensait que sur un 40 pieds, il y aurait un tiers de travail, et donc de temps en moins, que sur un 60 pieds... Eh bien, ce n’est pas vrai du tout, c’est la même chose: de l’électronique, de la stratification, de l’énergie, de l’informatique, de la mécanique, et de la cosmétique... Surtout le dernier point, la cosmétique, qui a posé le plus de soucis ! ».
Des problèmes de... cosmétique !
Oui, la cosmétique. Non pas une histoire de maquillage ou de soins de visage sur un Kito qui ne compte que sur le soleil et le sel pour se « farder ». Mais plutôt les « couleurs » sous lesquelles le 40 pieds va courir la prochaine Route du Rhum. « On a perdu du temps à la recherche de partenaires principaux, explique Kito de Pavant. Et on a attendu le dernier moment pour décider du nom du bateau, de la couleur, des logos. Aujourd’hui, le bateau s’appelle « Made in Midi ». On est un peu ric-rac au niveau du budget, mais, quelque part, ça a des bons côtés. Notamment celui de mettre en avant ces partenaires fidèles et historiques qui nous suivent depuis le début de ce projet fédérateur des entreprises d’ici. On se retrouve un peu dans la même situation d’avant la Route du Rhum 2014 : ça ne nous avait pas empêché de la faire, et ça avait même débouché, avec Bastide et Otio, sur le Vendée Globe suivant. Cette fois-ci, Bastide Médical et Otio (Groupe HBF) ne seront plus partenaires majeurs. Et on est toujours à la recherche d’un partenaire qui prendrait le naming pour le Rhum ».
« Ce bateau, Hugo le connaît mieux que moi »
Un Rhum que Kito de Pavant va enfin pouvoir préparer en conditions réelles. « Enfin ça sent l’iode, c’est mieux que la poussière », souligne-t-il, citant la phrase préférée de Brice de Crisenoy, l’un des membres de son équipe technique, heureux de pouvoir enfin respirer l’air du large. Car, même si Kito a pu régater cet hiver sur différents supports histoire de ne pas perdre la main, là, il va enfin pouvoir évaluer les qualités de son nouveau « destrier ».
« On va naviguer pratiquement tous les jours, pour tester les modifications, valider des choix. J’ai besoin d’apprendre ce bateau. Hugo (ndlr : son fils, qui a convoyé le bateau de Norvège à Port-Camargue) le connaît mieux que moi ! La concurrence va être rude. J'ai suivi de près la Normandy Channel Race (régate de course au large réservée aux Class40 se déroulant en Manche), et il va falloir gommer le retard qu’on a pris sur pas mal de 40 pieds qui seront au départ du Rhum ».
Être à l’heure sur la Rolex Giraglia
Premier test grandeur nature, la Rolex Giraglia, du 8 au 13 juin. « La Giraglia est une excellente mise en jambes et très révélatrice des qualités du bateau. Ce sera ma troisième ou quatrième participation, je crois. Avec chaque fois de bonnes performances, que ce soit sur les parcours côtiers devant Saint-Tropez que sur la grande course (de Saint-Tropez à Gênes, en passant par la Giraglia, un rocher au nord du cap Corse). Ensuite, retour à Port-Camargue pour un entraînement d’une semaine en solo en Méditerranée, pour prendre des notes et éventuellement corriger le tir sur certains postes. On réserve tout le mois de juillet pour nos partenaires. En août, il y a une course que j’aimerais faire, entre Palerme et Monaco. En double ou en équipage très réduit. Une course sympa, qui prend de l’importance. Ça peut me permettre aussi de voir ce qui se fait en Med, pour d’autres projets que j’ai en tête. Mais pour l’instant, l’objectif premier, c’est le Rhum ! »...