Made in Midi
Les actus de Made in Midi
Kito de Pavant : j’ai besoin de boucler ce tour du monde
• 3e projet Vendée Globe, 100% Sud : " on ramène toute la Méditerranée sur les océans "
• " On est copain avec Bastide Otio, c'est un bateau sage et performant, je prends du plaisir à naviguer "
• " Il me reste une chose à accomplir c'est ce tour du monde. Je suis serein... "
• " Je suis un compétiteur... je sais qu'il y aura des bateaux plus rapides... "
C’est ton troisième projet Vendée Globe, un projet 100% Sud que tu construis depuis 3 ans. Peux-tu nous le présenter ?
" On a construit une jolie histoire avec deux partenaires principaux, Bastide Médical à Nîmes, et Groupe HBF à Toulouse avec sa marque Otio. Et puis ce sont plus de 40 partenaires Made in Midi qui nous ont rejoints autour de ce joli projet avec toute la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée. Finalement on ramène toute la Méditerranée sur les océans. On a récupéré un très bon bateau, l’ancien IMOCA de Jean-Pierre Dick. Depuis un an on travaille sur Bastide Otio pour le rendre plus fiable, plus performant et plus cohérent avec ma façon de naviguer. Je suis devenu copain avec ce bateau, je prends du plaisir à naviguer dessus, il est à la fois performant et sage. Ce sont de bonnes qualités pour faire le Vendée Globe. Surtout la sagesse ! "
Difficile de retrouver l’envie et l’énergie de repartir sur un nouveau projet ?
" En 2012 quand je me suis retrouvé avec le bateau cassé au Portugal je me suis dit que je n’aurais pas la chance d’y retourner. Je sais à quel point c’est difficile d’être au départ du Vendée Globe, quelle énergie il faut pour être là. Ces deux échecs ont été lourds à porter. Le Vendée Globe on n’y va pas tout seul, on embarque beaucoup de monde, des partenaires, une équipe, du public, des gens qui nous aiment et qui ont envie que ça se passe bien. Et quand ça se passe mal on est un peu seul à porter tout ce désespoir. C’est vrai que c’était difficile. "
Qu’est ce qui t’a décidé ?
" A un moment il faut rebondir ! J’avais envie de faire du bateau, de traverser les océans, d’être sur l’eau. S’il y a un truc important pour un marin c’est d’être sur l’eau, d’être sur un joli bateau et de raconter des jolies histoires.
Quand l’opportunité s’est présentée, je me suis posé la question de savoir si j’avais envie d’y retourner, de remonter un projet avec les risques que ça suppose. Il n’y a pas plus de probabilités que ça se passe bien ou que ça se passe mal. Finalement c’est l’enthousiasme des gens qui m’ont toujours soutenu qui m’a persuadé que c’était encore possible. Et ce qui est certain c’est que j’avais toujours envie. J’ai toujours envie d’y retourner parce que cette histoire n’est pas terminée. J’ai besoin de la terminer. "
Dans quel état d’esprit es-tu à l’approche du départ ?
" Je suis assez serein à l’approche de ce Vendée Globe. C’est mon 3e essai et le plus important. J’ai besoin de me prouver à moi même que je suis capable de boucler un tour du monde. C’est ma dernière occasion, je commence à prendre un peu d’âge. J’ai beaucoup d’expérience, j’ai fait beaucoup de choses dans ma vie. Mais la seule chose que je n’ai pas encore réussi à accomplir, c’est ce tour du monde. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! "
Tout le monde a bien noté que cette année, tu la boucles ! Tu as aussi un objectif sportif ?
" Je ne me fixe pas d’objectif sportif parce que je veux finir. Je veux trouver moi-même pendant la course la bonne position des curseurs entre vitesse, stabilité, sécurité, option météo... Il y en a beaucoup sur ces bateaux qui peuvent aller très vite mais le Vendée Globe est un parcours au long cours. Il faut aller loin et j’ai envie de terminer. Pas d’exigence sportive, je veux simplement faire le tour. Alors je me connais un peu, c’est peut-être le piège, je suis un compétiteur, je n’aime pas être lent ni être derrière. Je travaille là-dessus, je sais qu’il y aura des bateaux plus rapides, notamment au début du parcours, sur la descente de l’Atlantique. Il va falloir que je sois patient et fidèle à ma philosophie pour finir ce tour du monde, le plus rapidement possible bien sûr, et on verra le résultat à l’arrivée fin janvier début février. "